Avant-propos
Les connaissances que l’on amasse sur le parcours de l’existence sont limitées, car elles sont basées sur les expériences, issues des vécus, qui, en réalité, sont sans vie. Ce qui se manifeste instantanément au présent est renié au profit de ce qui s’est déjà passé. Rien n’est exprimé de manière vivante, mais à partir de ce qui a été enregistré.
Les références sur lesquelles on s’appuie proposent l’action du vécu à entreprendre à travers le rôle d’un personnage que l’on se donne d’être pour faire valoir les conclusions acquises. La réalité qui se joue est dissimulée pour mettre en avant les connaissances accumulées de l’expérience passée.
Cependant, l’authenticité n’y est pas ; ce qui existe, c’est l’image d’un soi qui fut existant et qui n’est plus. Tout se joue à travers la mémoire de ce qui fut manifesté, mis en avant comme étant la référence, afin que tout ce qui fut emmagasiné soit restitué à travers l’image de soi, comme étant la réalité à faire valoir.
En conséquence, tout est basé sur la répétition que les expériences passées réitèrent à travers l’action du présent. Ce que l’on est n’a pas d’existence réelle, puisque c’est l’empreinte mémorielle de ce qui fut vécu. Ce que l’on réitère comme étant soi est restitué à travers l’identité que l’on se donne d’être pour opérer dans des rôles.
Cette image que l’on prône être est l’apparence avec laquelle on se fait valoir une existence. Ce personnage est en demande de reconnaissance pour se consoler de son manque de véracité. En effet, sans cette image de soi, pour s’intégrer à la norme établie, on est considéré comme rien d’intéressant aux yeux des conformistes qui se sont moulés avec succès à des comportements qui prônent le soi idéal.
Il s’agit ici, à travers cet exposé, de débusquer l’illusion de tout ce qui a été mis en place pour tromper la réalité. Les schémas de pensée sont domestiqués pour être acceptés par la volonté collective, mais qui, en réalité, sont des clichés de propagande mensongère. Mensonges qui réconfortent l’angoisse, face à laquelle on est confronté quand le vide est béant, à savoir cette nature authentique que l’on se cache à soi-même afin de se montrer en accord avec ce qui est établi.
Il est question de mettre en évidence l’illusion de l’état d’être que l’on se promet d’atteindre. Et bien cerner que les modes de vie qui se sont installés dans la routine réconfortante subissent la dualité qui se joue entre la vie que l’on se propose de mener à bien et celle qui existe présentement dans son aspect sauvage et libre. À cette issue, le face-à-face avec le réel peut parfois être le sujet d’un reniement brutal.
Se déconditionner de la fausse identité que l’on se donne d’« être » est une démarche audacieuse qui fait naître de la résistance. Résistance qui protège ce qui est faux au détriment de ce qui est vrai. La nécessité est celle de transcender la perception limitée de la connaissance acquise, de sorte que la dimension immuable, commune à tous, au-delà des sentiers battus, puisse être accessible. Cela se joue quand l’esprit n’est plus influencé par le poids des structures mentales.
Il sera question, au cours de cette lecture, de débusquer les faussetés des logiques, acceptées comme étant normalement logiques. L’ouvrage est un outil pour se donner les moyens de remettre en cause les schémas de vie où les habitudes se sont ancrées dans des répétitions compulsives. Il s’agit de compulsions qui ont l’allure de réflexes instinctifs qui se trouvent être issues de l’héritage de générations en amont.
L’attention sera ici portée sur les illusions qui bercent l’esprit, afin que la vraie nature du soi authentique et illimité puisse émerger et opérer librement.
Avis
Il n’y a pas encore d’avis.